jeudi 16 avril 2009

Comment réussir son déménagement


Comment réussir son déménagement?  Petit guide à l'usage de celles qui vont peut-être bientôt faire leurs cartons.
Cartonner, oui, mais pas n'importe comment.

1/On commence par emballer le plus inutile, ce qui ne servira pas dans les semaines ou mois qui viennent. La grosse doudoune et les moon boots, pour le printemps, c'est moyen! Le dictionnaire peut encore servir, mais la collection des Alexandre Dumas, pas vraiment...

2/On note TOUT. Prendre un petit cahier. Noter pour chaque carton ce qu'on a mis. Et Numéroter... Sur chaque carton, écrire un numéro, une destination (dressing, cuisine, chambre...), et le contenu. Pour le contenu, le mieux étant encore de noter sur chaque face (sauf le dessous). Si vous vous trouvez avec une pile de 5 cartons, vous serez ravis de savoir directement lequel vous intéresse.

3/Faire quelques cartons "indispensables". Regrouper quelques assiettes, quelques verres, couverts; le sucre, sel et poivre; le liquide vaisselle, une éponge, un torchon... Y'a rien de plus désagréable que de courir après tout ça. Et chaque jour, il faut se laver, manger.  Le resto ou les plats  à emporter,  ok.  Mais sur une semaine, c'est pas  jouable.

4/Les cartons mis en dernier dans le camion seront les premiers sortis. Certes, mais donc aussi ceux qui se retrouveront sous les autres cartons, tout au fond du garage, derrière le barbecue et les meubles de cuisine démontés. Donc à la rigueur, mettre les cartons essentiels en tout premiers, afin qu'ils soient les derniers déchargés. Se prévoir une valise. Vêtements, produits de douche, etc. Comme pour un voyage. De quoi SURVIVRE.

5/Ne pas écouter sa mère qui dit "les cartons de livres, c'est lourd! Faut les compléter avec des serviettes". Mieux vaut un carton lourd que d'ouvrir tous les cartons de livres pour trouver une serviette pour que vos amis qui vous ont gentiment aidés puissent prendre une douche.

6/Acheter un dévidoir de chatterton. C'est vraiment pas du luxe. Pour vide les cartons, l'investissement d'un cutter n'est pas non plus superflu (quand on le trouve!).

7/Protéger. Le bulle, c'est hyper important. Les casiers à assiettes ou verres aussi. Protéger les meubles. Ils semblent lourds et costauds, mais un shoot est vite arrivé.

8/Ne pas remettre au lendemain ce qu'on devait déjà faire y'a 3 jours. Mon gros défaut... On s'en mord toujours les doigts à un moment où à un autre.

9/Pas la peine de faire des provisions. 9 chances sur 10 que vous ne les retrouviez pas. C'est aussi simple d'aller faire un tour au supermarché pour acheter un peu de lessive, de l'eau, des pâtes, des bières (équivalent de l'essence pour la gent masculine. Sans bières, panne sèche) etc. Pas la peine de vous dire "mais si! ça je l'ai vu quelque part! je vais le retrouver!". Non. Plus vous cherchez, moins vous trouvez. Si vous trouvez, alors mettez le au bon endroit (la lessive au dessus de la machine à laver par exemple). Si vous arrivez avec les bras chargés de linge, soyez sûre que jamais vous ne mettrez la main sur ce fichu paquet de lessive. Par chance, vous vous souviendrez que dans les affaires du bébé il y a plein d'échantillons de lessives soit-disant super douce.

10/Si vous comptez changer des meubles... Il faut bien penser à se débarrasser des anciens avant. Soit revendre, soit déchetterie. Et pour les nouveaux meubles, les transporter encartonnés est pratique: ils sont moins encombrants et bien protégés. Mais découvrir un défaut à l'arrivée (sachant que vous vous êtes éloignés du magasin d'achat), la blague est moins drôle. Donc si possible, vérifier avant le départ.

De toute façon, des couacs il y en a toujours. Sinon, même pas drôle. Un déménagement, c'est quand même survivre pendant un bon mois. Une grosse semaine avant et 3 semaines après. On part la tête pleine d'idées déco, d'envies diverses. Et on se heurte très vite au mur de la réalité. La fatigue s'accumule, les pépins avec.


Nous avons eu les clefs Mardi 7 avril. On avait imploré l'agence de les avoir à 13h car le technicien France Telecom risquait de venir, nada. 14h c'est 14h. On a imploré le technicien de venir 1h plus tard, il a été plus cool. 14h02, on attend comme des cons devant la maison avec le gentil technicien. On appelle l'agence "ah bon? vous êtes devant la maison? bon ben dans 5 min quelque arrive pour vous donner les clefs". 18 min plus tard 2 nanas arrivent "on vous attendez à l'agence". Hein ? "ben oui, on vous donne le papier, vous signez et on vous donne les clefs". Pas d'état des lieux d'entrée par ici? Le technicien peut quand même entrer pour faire son travail. La nana ose nous dire "on aurait pu vous donner les clefs avant si vous le vouliez"... On a à peine supplié pendant 1 semaine qu'elles le fassent. Passons. 

On entre dans la maison. Elle avait un défaut connu: les papiers peints se décollent. TOUS. Quand nous avions signé le bail, la nana de l'agence (une autre, elle était en vacances au moment de la remise de clefs) nous a dit que les travaux étaient "en cours". On entre et aucun travaux n'a été fait. On demande à sa remplaçante quand ils auraient lieu "ah j'en sais rien, on m'a donné votre dossier ce matin". Sympa... on est arrivés avec nos pots de peintures, nos pinceaux pour RIEN.


Mercredi on a avancé le cartonnage, maison quasiment vide.

Jeudi, cartonnage le matin. Après-midi là-bas. On a monté la moitié de la cuisine, plus facile pour survivre rapidement après l'emménagement. François est rentré avec le camion de location. 

Vendredi, notre ami Chti a fait le déplacement pour nous donner un coup de main. La générosité des gens du nord n'est plus à prouver... Mais leur talent des déménagements nous était encore inconnu! En plus, en bon assureur qu'il est, il a bien protégé les verres et glaces "bris de glaces, assurance ZERO" qu'il dit. Il a été rejoint vers 9h par notre ami du coin, agriculteur, accompagné de son camion, un vieux mercedes plateau. A eux 2, ils ont abattu un travail considérable. Ils ont réussi à remplir le camion à 98%. Une souris aurait eu du mal à se faufiller. Le plateau du 2ème camion a été chargé avec l'électroménager. A 17h45, on avait réussi à faire 75% du déménagement. Avant de rentrer, on a décidé d'aller prendre un verre. Avec les camions à garer, le mieux était le centre commercial. 18h30, fallait repartir pour terminer ce qu'on avait à faire, tout le monde repart. On dit aurevoir à notre copain agri. 5 min plus tard, on le voit tomber en panne. Panne sèche. Vlà Mape réquisitionnée pour tourner le volant du vieux camion, les hommes le poussant jusqu'à la pompe (Ludo, pas con, a réussit à tomber en panne à 15 mètre de la pompe). Je peux dire que j'ai conduis un camion, même si c'était à moins d'1Km/H, je l'ai fait. Le camion boit, puis repart. On se redit aurevoir... 20 mètres plus loin, le camion s'arrête à nouveau. Là, la pause fut plus longues. Heureusement, j'avais dans mon sac mon dernier livre de poche acheté... 45 min à lire, à téléphoner... Il a fallu que je bloque la sortie du carrouf pour que ces messieurs puissent re-rentrer le camion pour le réparer tranquillement. Oui parce qu'à Chartres ils sont peut-être pas Parisiens, mais ils klaxonnent les camions arrêtés sur LEUR voie d'insertion de sortie du carrouf direction le rond point. Nan mais faut comprendre, c'est méga important comme voie... Puis tout le monde sait bien que les camions font EXPRES d'être en panne pour faire chier le monde. Avec l'aide du type du point vidange, le camion repart. 3ème aurevoir. Cette fois-ci, ça semble bon. On a même fait 1 Km, mais on reste derrière le camion, au cas où. On le voit se tromper de chemin "oh le con, il a pas regardé le panneau, on va attendre qu'il retrouve le chemin". Oui mais non. On l'appelle "Encore en rade". On va le chercher avant qu'il soit obligé de faire du stop. On le dépose chez lui qu'il récupère son 4x4 afin qu'il aille chercher son camion en le tractant jusqu'à chez lui, vaste programme.

20h30, on retourne vers chez nous. On s'arrête acheter des pizzas.  Très mauvaise idée que d'arriver à la rush hour des kékés du coin, rassemblement de mobs, de scoots, et de voitures tunées. Ils commandent tous des paninis... Au bout d'un temps incroyablement long, le pizzaiolo dit: "une texas et une pavarotti"
"ah non! c'était une au chorizo, pas au chèvre!"
"ah! excusez hein! ça va juste être un peu plus long..."
"Mouais, pas vraiment le jour là... ". 
On a eu une bouteille de coca en cadeau. Mais 30 min pour 2 pizzas, on aurait mieux fait de se faire livrer. J'ai eu le droit au passage de tout savoir de l'ancienne vie de déménageur du pizzaiolo. Il trouve que c'est mieux Pizzaïolo, qu'il bosse plus mais que c'est moins dur. J'avais envie de dire que c'était pas le genre de comparaison qui me préoccupait au quotidien, mais mon cerveau était pas en état de penser de toute façon. J'ai grommelé les "moui en effet". Moi si j'étais déménageur je serai nulle (je fais de la tachycardie au bout de 2 cartons), et si j'étais pizzaïolo je finirai obèse.  Alors je vais rester glandouilleuse à la maison.



Samedi matin. Notre Chti toujours présent. Un café et une clope et c'est reparti. Je suis allée à la gare RER chercher le 3ème homme du jour. Un Parisien! un sans voiture (qui klaxonne pas les camions en panne, donc). Moi, j'étais au poste "femme de ménage". Le proprio voulait les clefs dès qu'on pourrait. Même si on s'arrangeait entre nous et qu'il avait promis de nous rendre la caution, tant qu'il nous avait pas tendu le chèque, fallait quand même faire comme si. On savait qu'il allait péter tout l'intérieur de la maison, donc on a pas rebouché les trous ni changeait les joins. Mais on découvre pendant un déménagement qu'un véritable troupeau de moutons vivaient en cachette sous nos meubles. parfois au dessus, parfois à côté. On peut passer l'aspi tous les 2 jours, aller au plus loin qu'on peut, les moutons trouvent toujours un coin où se regrouper, attendant qu'on les libère. Et fenêtres ouvertes (ces messieurs qui portent les cartons ont chauds), ils s'éclatent à voler d'une pièce à l'autre. Les derniers trucs à charger semblent peanuts, mais ça prend des heures. Ils ont quand même bien travaillé. Il fallait rendre le camion à 17h, rendu à 16h30.  Mon mari est dans le top ten de ceux qui ont consommé le moins d'essence avec ce bahut.  Il était tout fier. Un peu moins fier de s'être abîmé la cheville (entorse), ça pouvait pas tomber plus mal. On dit aurevoir à notre ami Chti. Sa mercedes à lui n'est pas tombée en panne. Par contre, il avait dans son coffre notre valise avec les vêtements de survie. Donc à noter: ne rien mettre dans le coffre des autres. On l'oublie forcément, et le nord, c'est pas tout près. 

Samedi soir, on monte avec l'ami parisien la nouvelle table, nouvellement achetée après avoir vendu l'autre. Et là, surprise ! Un gros trou dans la table! Et le magasin est à 1h de route. 65 kg à monter c'était dur. Faudra tout recommencer. Mon pauvre mari cherche de la glace partout pour sa cheville qui a triplé de volume. On pourrait croire une cheville de femme enceinte de 9 mois, la douleur en plus.


Dimanche: Vive les cloches! petit tour à la déchetterie puisaller-retour dans la journée pour fêter ça en famille et récupérer les enfants. Mes parents ont quand même dit que 2, c'est fatiguant. Ils me croient enfin quand j'explique que j'ai une tête de déterrée parce que les enfants ne me laissent pas une minute. Le soir, Gabrielle découvre sa maison. Comme un sushi dans l'eau, à l'aise partout, chambre adoptée, salle de bain adoptée. Elle est vraiment facile pour tout ça. Raphaël idem.

Lundi: du boulot dans la maison le matin. L'après midi, on récupère le reste des affaires chez les grands parents. Au retour, visite de nos amis (avec 4 de leurs 5 enfants), qui rentraient de Poitiers. Le jardin a eu beaucoup de succès avec les enfants.

Mardi: retour au boulot du grand clou, pile pour son anniversaire. Petit tour en ville le matin pour trouver un gâteau. Après-midi, petit tour à l'agence pour déposer notre contre visite d'état des lieux, et leur dire que ne pas nous avoir prévenu qu'il y avait un problème avec la chaudière, c'est pas cool. La chaudière se met en alarme sans raison et s'éteint. L'eau froide n'est jamais une bonne surprise. Le soir, courses. On a découvert le carrouf... Toujours étrange de découvrir un lieu qu'on sait qu'on arpentera des centaines de fois. Le premier tour en centre ville avait fait cet effet. En rentrant le soir, on constate que le lave linge est mort. Après 10 ans de bons et loyaux services, on lui en veut pas. Mais ça nous arrange vraiment pas du tout. Dans la nuit, un super orage a  fait sauter les plombs, éteignant la veilleuse de Gabrielle qui s'est réveillée en hurlant, effrayée. 3H pour la faire se rendormir.
Bilan de ces 8 jours... Je ne recommence pas avant 5 ans. Je veux des vacances. Des vraies.  Très vite. Et puis purée/knacki, pâtes/steak haché, pizzas et jambon/Riz j'en peux plus...

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