mercredi 13 février 2013

Un peu d'histoire

Je m'étais promis de faire un post sur le sujet il y a plusieurs mois déjà. Mais aujourd'hui (hier maintenant, puisque j'ai pris du temps pour écrire), lors de notre café-couture mensuel, j'en ai reparlé, en le conseillant vivement à mes comparses accros de couture.

J'ai découvert il y a plusieurs mois un blog formidable qui parle de l'histoire de la mode enfantine. Les petites mains. Je l'ai dévoré d'un bout à l'autre (plutôt que de regarder des séries US sur mon ordinateur, je lisais un peu d'histoire). On découvre tellement de choses à travers l'histoire de la mode... 

J'ai découvert pourquoi j'aimais tellement habiller mes enfants en petits marins (ou potimarron et chou marin comme disait ma fille à 4 an 1/2). J'ai découvert pourquoi les familles cathos avaient une prédominance pour le bleu marine dans les choix vestimentaires de leurs enfants. J'ai découvert quand les riches ont imité le style vestimentaires des plus pauvres. J'ai découvert que les filles et les garçons étaient tous en robe jusqu'à il y a pas si longtemps. J'ai même découvert l'origine du mot brigand. 

Et sans m'ennuyer. Le blog est truffé de belles images. De belles peintures montrant les détails des robes de l'époque. Et regarder ça aujourd'hui avec mon oeil de couturière est encore plus fascinant: je n'ose imaginer le nombre d'heures de travail pour une seule de ces robes pour des petits enfants. 

Et ça m'a amené aussi à réfléchir. Beaucoup. Comment moi, aujourd'hui, j'habille mes enfants? Est-ce que l'élégance prime sur le côté confortable? Est-ce que je les conditionne dans un comportement en leur imposant leur tenue du matin? Ma fille pourra t-elle s'insérer socialement de la même façon en étant en robe élégante ou en jean-baskets? Pourra t-elle avoir la même capacité à courir pendant la récré? Et mes garçons, lorsque je les mets en knickers, ou en pantalon, est-ce que les range dans une case "enfant" ou "petit homme"? Est-ce que ma fille, à 8 ans, portera des robes à smock ou des vêtements de petite adulte? quelles transformation de la société sont derrière tout ça? Est-ce que l'habit fait le moine, ou bien le moine a besoin d'un habit spécifique en fonction de ses besoins ? 

Je n'ai pas réellement de réponses, mais au moins, je suis moins ignorante. Je sais que l'uniforme aujourd'hui est au Jean/T-shirt. Je sais que j'aime beaucoup trop la diversité pour me contenter d'habiller mes enfants ainsi. Et que oui, 25 robes 8 ans pour une petite fille ce n'est pas du tout raisonnable, mais sur ces 25, il y en a 10 pour l'école de vraiment confortables (elle porte mal les pantalons, donc c'est legging ou robe), une dizaine de cousues, et 5 belles pour les Dimanches (ou plutôt l'an dernier, pour les mariages).

Mais au moins, j'ai accepté l'idée de coudre pour le plaisir, et pour apprendre. Même si coudre une veste entière pour un costume de carnaval est bien compliqué et vain, j'ai beaucoup appris en la faisant. Et même si mes enfants ne portent pas ces vêtements de façon intensive, un vêtement peut être simplement un petit bout d'art, mot dont je vous mets la définition (venant de Larousse):
  • Ensemble des procédés, des connaissances et des règles intéressant l'exercice d'une activité ou d'une action quelconque : Faire quelque chose selon les règles de l'art.
  • Toute activité, toute conduite considérée comme un ensemble de règles, de méthodes à observer : Bien vivre, aimer, penser est un art.
  • Habileté, talent, don pour faire quelque chose (parfois ironique et surtout dans des expressions) : Avoir l'art du compromis.
  • Manière de faire qui manifeste du goût, un sens esthétique poussé : Disposer un bouquet avec art.
  • Création d'objets ou de mises en scène spécifiques destinées à produire chez l'homme un état particulier de sensibilité, plus ou moins lié au plaisir esthétique : Les révolutions de l'art moderne.
  • Ensemble d'œuvres artistiques ; caractère de cet ensemble : L'art italien, l'art du Bénin, l'art roman, l'art du portail occidental de Chartres, l'art de Rembrandt.

Je choisis la  première définition. Et la quatrième, parfois!
Je ne prétends plus réaliser par moi-même la garde robe de mes ptits gnomes. Ils ont besoin de vêtements pratiques, ils ont besoin aussi de jolis vêtements. Tout dépend du jour. J'ai juste envie d'apprendre à coudre, de mieux en mieux, mais tranquillement. La couture est un loisirs, alors qu'avant c'était une nécessité. Aujourd'hui je couds inutilement et je l'assume. Mais j'achète parfois des vêtements dans les boutiques comme on admire une oeuvre. J'essaie de repérer les influences de ce que les créateurs nous proposent. Ou inversement! Comme lorsqu'en Août dernier, lors d'un petit week-end à Bruxelles, allant au musée Magritte, je suis tombée sur un énorme tableau:




Jan Verhas
La revue des écoles en 1878
Huile sur toile
241 x 423
1880



Voyez ces jolies robes. 
Je voyais déjà ma fille avec une petite robe blanche à taille basse, avec des bottillons  avec un ptit chapeau de paille à ruban noir. Mais... j'ai réalisé que c'était déjà le cas! J'avais acheté, quelques semaines plus tôt: 


Le tout venant de chez Zara. La mode est un éternel recommencement. Pour le chapeau, j'en avais pris un 2 an plus tôt, vite cassé par les enfants. 
S'inspirer d'hier, tout en vivant aujourd'hui.

Popeline, qui écrit le blog les petites mains, a écrit un billet récemment sur Les Misérables. Ca m'a rappelé un livre japonais.


Livre nommé dans sa version française "jolies tenues pour fillettes coquettes". Il faut imaginer les tenues "coquettes"... car ce n'est pas vraiment ce qu'on verra dans ce livre.  A l'époque, avec mon amie Mélina, nous avions commenté les modèles comme étant jolis, mais, dans le livre ils les présentaient façon "les misérables". Je disais que je trouvais ça plutôt moyen de "déguiser" ses propres enfants comme des petits malheureux, alors qu'ils sont vraiment tout l'opposé de ce que vivaient ces enfants là (plutôt trop choyés que martyrisés). Nous en avions conclu que le plus simple était de regarder les pages des modèles avec les croquis, que nous  trouverions plus facilement à interpréter ces patrons de façon moins tragique. Les petites filles coquettes de l'époque étaient plutôt Sophie des Malheurs de Sophie. Coquetterie qu'on ne voit pas vraiment dans le livre, ce qui est particulièrement frappant sur cette double page.


Ne pas se méprendre: j'aime beaucoup ce livre. Il y a beaucoup de modèles charmants, pour peu qu'on utilise des tissus un peu plus colorés (autre que beige, vous apprendrez sur Les petites mains quand sont apparus les tissus aux couleurs plus vives) ou avec des pois (Polka, encore une fois, je vous renvoie au blog). J'en ai fait ceci et cela.

Je ne suis pas aussi douée que popeline pour faire un article hyper bien structuré. Mes 3 gnomes courent autour de moi et ma concentration se perd. Je terminerai donc simplement par vous dire que si certaines ont les yeux rivés vers le futur pour savoir quelle sera la prochaine tendance, le prochain patron qu'il faudra absolument acheter, le prochain blog dont il faudra s'inspirer... J'ai de mon côté beaucoup plus apprécié de comprendre comment naissent et meurent les modes. Que la mode n'est qu'une façon (fashion en anglais) de s'habiller qui change inexorablement  Et puisque je vois les smocks faits à la main fleurir sur les blogs (la blogo-fashion actuellement), allez-y, vous connaîtrez leur histoire! 

5 commentaires:

  1. vivement demain que j'aille découvrir ce blog, tu m'en mets l'eau à la bouche!

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  2. J'irai voir moi aussi ce blog ! Mais avant cela je voudrais te féliciter pour tout le travail que tu fais et que j'admire beaucoup. Bravo de vouloir aller de l'avant, bravo de vouloir que tes enfants se dégagent de la masse ! Bravo !

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  3. Merci de m'avoir fait decouvrir ce blog. Ici aussi ma princesse refuse les pantalons. Donc robe ou jupe... Et l'uniforme a l'ecole rend la vie tellement plus pratique!
    On couds par plaisir et non plus par besoin... je me suis fait la meme remarque hier soir tiens!

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  4. Merci. Je ne mérite pas tant.
    Concernant les enfants, en fait je ne souhaite pas qu'ils sortent de la masse. Je veux qu'ils soient bien dans leurs baskets (ou babies à double bride..) mais mon amour du vêtement fait qu'il est difficile d'accepter les T-shirts spiderman, les cartables Dora, ou certaines coupes de vêtements pourtant souvent vues dans les magasins de vêtements d'enfant. Je dois composer entre leur bien-être, leur "vie de gosse" et mon envie irrésistible de jouer à la poupée! Mes enfants sont de petits êtres humains, et la façon dont je les habille a une influence dans leur vie quotidienne, à moi de ne pas commettre d'erreur.

    Donc je fais des compromis: T-shirt angry birds pour dormir, et belle chemise (confortable) dans la journée.

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  5. bonsoir Caroline!
    Ma fille au contraire ne souhaite que des pantalons, mais ils tombent... et on voit ses fesses chaque fois qu'elle s'assoit... donc je lui fait doucement comprendre qu'elle est plus élégante en robe. L'uniforme j'en rêve... j'ai commandé une robe d'uniforme anglaise chez M&S. Avantage: pas chère, anti-tâche, pas de repassage... Pratique et élégant! Youpi!

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Merci pour votre commentaire. bien que vous remplissiez votre mail dans les champs demandés, blogger ne me le transmets pas. Pour vous répondre, merci de mettre votre mail à la fin de votre commentaire, merci.

Bizzzz
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