Rhabiller son ado, première partie

Début d'une série consacrée à refaire la garde robe de mademoiselle. J'ai prévu de coudre beaucoup d'autres choses par la suite. 

Lorsque ma fille a changé de taille, passant du 10 au 12 ans, il a fallu dire aurevoir à beaucoup de patrons. Quand j'ai commencé à coudre, il y a un peu moins de 10 ans, les patrons s'arrêtaient au 8 ans. Puis, j'ai vu de plus en plus de patrons allant jusqu'au 10 ans, miracle. J'avais dit à une copine "tu verras, à mesure que leurs propres filles grandissent, les créatrices feront des patrons pour 12 ans et plus".  Et oui, on en trouve désormais. Il faudrait que je fasse une récap des marques où on peut trouver à habiller son ado. 

Bref, l'an passé ma fille tenait encore dans ses manteaux 10 ans (et d'autres types de vêtements), mais cette année, nada. J'avais prévu de lui coudre un manteau, aussi ai-je résisté à la tentation de l'achat facile et rapide en magasin. Il faut dire qu'il est facile de résister tant la mode ne me plait guère en "outerwear" ici. Trop sportif, et couleurs trop vives. 

Mais, pas facile de trouver un patron manteau en 12 ans. 

Ottobre propose quelques manteaux et parkas. 

Citronille des manteaux et des capes. 

C'est Dimanche en faisait, mais depuis le grand changement, il n'y en a plus. 

Heidi & Finn propose un manteau en 12 ans. 

Burda (magazine ou pochettes) a de temps en temps des patrons en 12 ans.

Dans mon cas, Gabrielle avait une parka de ski, un trench, et un petit caban à capuche très fin, pour le printemps. Je voulais donc un truc chaud, mais pas trop. Pas trop chic mais pas sport non plus. Et avec capuche, pour les jours de pluie. Après de longues semaines d'hésitations, j'étais arrêtée sur deux modèles:

-Minoru jacket de Sewaholic

-Peppernoot de Waffle patterns

J'aimais le côté féminin de Minoru, et les découpes de Peppernoot. Finalement, j'ai pris Minoru car il commençais à la taille 0, qui correspondait à du 12 ans. Tandis que Peppernoot commençait à la taille 2. 

C'est donc parti. Enfin non... j'ai traîné des pieds. Déjà, après la robe 18ème siècle, j'étais un peu fatiguée. Ensuite, j'ai eu un accident de voiture 2 jours après Halloween... et ma petite commotion cérébrale m'a fatigué (et donné des migraines) pendant 10 jours. Puis j'avais peur, j'étais peu sûre de mes choix de tissu ou de couleur. Sergé + coton me paraissait pas assez chaud. J'ai pensé à plein de solutions, chacune impliquant son lot de problèmes. J'ai donc voulu changer de patron, et partir sur un manteau classique, en lainage. Mais pas de lainage ici, et patron déjà payé. Retour case départ. J'ai finalement trouvé au magasin un entoilage thermoquelquechose. Epais, et non thermocollant...  Qu'il a donc fallu quilté sur la doublure! 

Et puis, il y a le chaton. Le chaton... Pfff... il me colle (alors qu'il est censé être le chat de ma fille), et pense que mon atelier est son aire de jeu. Donc il s'installe sur mes tissus, y fait ses griffes. Il renverse mes pots de crayons par terre, ou bien attaque mon élastique. Et c'est pas suffisant puisqu'il tente d'attaquer mes papiers de soie (mes patrons dûment recopiés), et si par malheur je les range dans une pochette plastique pour les protéger, il les fait tomber. Pendant la découpe c'est pire, il tire sur le tissu, me faisant faire des erreurs. Bref, c'est une CAT-a ce chat. 

Mais j'ai surmonté... le quilt, le chaton, le zip pour la capuche qui s'avère trop court pour l'encoche (j'ai triché avec deux petits morceaux ajoutés).

Le bon point du modèle, c'est sa féminité. Les fronces... mais froncer du molleton??? galère!! coudre du molleton froncé SUR un sergé bien raide froncé??? deux fois plus galère. J'en ai bavé. Vraiment. Mais c'est normal avec ce genre de pièce. C'est pas une simple jupe froncée. J'éprouve une certaine admiration pour les vêtements du commerce, qui sont cousus de façon aussi compliquée, sans qu'on y porte la moindre attention. Vendus parfois pour trois fois rien. 

Bref, techniquement, pour celles qui aimeraient faire ce modèle: 

J'ai raccourci la longueur des manches. A 12 ans, on est encore petite. Mais, bizarrement, le bas de la manche est très très serré, tandis que le bracelet de manche est plus large et froncé. C'est pas parce qu'on fait une petite taille que le bras est vraiment proportionnellement plus petit! Limite, Gabrielle ne pouvait y passer le bras. J'ai donc retiré ENCORE 6 cm, à un endroit où la manche était un peu plus large. Et j'y ai cousu le bracelet de manche. 

Quand je referai le patron, pour moi ou pour elle, je ferai comme cela: Je ne ferais pas du bracelet de manche une pièce séparée, il sera intégré à la manche. Je me contenterai de l'élastique pour lui donner cet air froncé. Je sais pas si je suis claire lorsque j'en parle, mais ces poignets ont été vraiment vraiment durs à coudre. Ca ne passait même pas sur le bras de la machine! Donc, à élargir. Et froncer un endroit si petit.... 

Ensuite, ce modèle ne comprend pas de poches, si ce n'est une petite d'intérieur. A vous de faire travailler vos connaissances et vos idées pour en ajouter. Ou pas. Moi j'en ai mis deux très simples, je voulais rester dans le féminin. 

Pour la taille, je le savais, ajouter un molleton rend le vêtement parfois trop petit. Ayant bien regardé les mensurations, je savais que j'avais du mou. Tout le vêtement va bien, sauf donc les manches qui étaient trop étroites. Mais il faut bien songer que si la doublure est épaisse, mieux vaut choisir une taille au dessus. 

Allez, place aux photos. J'aime beaucoup qu'on puisse rentrer la capuche, et le col si haut pour se protéger du vent ou du froid sans écharpe, mais qui se replie tout de même si la météo le permet. Et puis cette taille joliment soulignée par l'élastique, ainsi que les manches raglans, et les fronces. Bref, je suis contente du résultat final. Ca méritait bien cette hésitation et mes blessures (mes doigts avaient du mal à épingler. Il y a des tâches de sang sur le manteau!).

Voilà les photos sur le mannequin en chair et en os, sans plaintes et sans chantages. Elle aime sa veste en vrai, car elle aime la doublure. Elle a accepté de la porter, et même souvent. Je lui ai donné comme seules conditions de: ne pas le perdre, ni l'abîmer, ni le laisser traîner par terre. Un chef d'Oeuvre, ça se mérite!! En direct du parc, entre le terrain de base-ball et le playground où ses frères faisaient les pitres, voici la petite demoiselle:

"maman, maman? Est-ce que c'est du liberty ce tissu?" "non mon chou. Mais il est aussi joli, alors ça ne fait aucune différence".

Compatible vélo, rollers et trottinette.

A bientôt!!